Le cyclotourisme a progressivement gagné ses lettres de noblesse depuis les années 1990, sous l’impulsion d’acteurs européens et locaux. Il incite désormais à de véritables politiques de construction d’infrastructures. Découvrez son histoire, d’hier à aujourd’hui, et de quoi demain sera fait…
La genèse
Les voies vertes et autres réseaux cyclables n’ont jamais fait partie des investissements stratégiques de mise en valeur touristique en France, à la différence des vastes programmes d’infrastructures (autoroutes, TGV…) et des schémas directeurs de développement touristique à grande échelle. Ils sont pourtant indispensables dans le développement de l’écotourisme qui, lui, est en pleine expansion.
C’est parce qu’il s’inscrit dans une démarche d’écotourisme que le cyclotourisme a permis d’impulser de véritables politiques de construction d’infrastructures.
La prise de conscience du potentiel que représente le cyclotourisme s’articule autour de l’exportation du modèle hollandais, fondé sur le développement d’infrastructures cyclables continues et efficaces. Ces infrastructures s’utilisent aussi bien pour les déplacements domicile-travail que pour le tourisme de loisir. Les Pays-Bas, qui possèdent depuis longtemps des aménagements cyclables, n’ont pas échappé à la vague de réformes urbaines centrées sur le véhicule privé. Ils ont néanmoins su créer de manière précoce un environnement plus favorable à la pratique du vélo et ce, dès l’après-guerre. La pratique du vélo est ainsi restée plus prégnante aux Pays-Bas, comme inscrite dans les mœurs culturelles du pays. En 1990, le gouvernement néerlandais édite le premier plan vélo national fixant les principaux objectifs de promotion de la solution vélo et en 1998, une première « autoroute à vélo » est construite.
En France, quelques territoires pionniers avaient déjà misé sur le vélo, que ce soit à Avoriaz, afin de développer une activité hors de la traditionnelle saison touristique d’hiver, ou à l’Ile de Ré, afin de mettre en valeur le patrimoine paysager. Néanmoins, il a fallu attendre les premières initiatives régionales, à l’instar des Pays de la Loire et de la région Centre, pour que les itinéraires cyclotouristiques s’imposent comme de véritables outils de valorisation des territoires.
Depuis 2018 et les assises de la mobilité, il existe un fonds national Mobilités Actives, doté de 350 millions d’euros, qui accompagne les projets de création de continuums cyclables au niveau local, voire régional.
Cet outil est un premier pas vers la reconnaissance nationale d’une solution de mobilité qui s’est structurée depuis les années 1980, avec la création des premières voies vertes et destinations touristiques à vélo telles que « la Loire à vélo ».
Ailleurs en Europe, « le Danube à vélo » (Donau Radweg), voie verte construite sur une ancienne voie de halage du Danube sur 1200 km, a été mise en service en 1989 et a rencontré dès sa création un succès fulgurant, avec une fréquentation de 200 000 cyclistes par an dont plus de 85 000 séjours itinérants de longue durée.