Habituellement moins sur le devant de la scène que l’aviation commerciale, l’aviation légère est pourtant engagée activement depuis plusieurs années dans un élan d’innovation pour développer tout un écosystème durable, porté par les initiatives de l’ensemble de ses acteurs. Ce sujet était au cœur de l’évènement Green Aero Days qui s’est tenu en France en décembre, pendant lequel les intervenants s’accordaient à dire que ce qui se joue dans cette filière pourrait bien constituer un modèle à petite échelle pour l’ensemble de l’aviation.
L’aviation légère, appelée aussi aviation générale est loin d’être le parent pauvre de l’aviation commerciale. Elle représente aujourd’hui presque dix fois son volume en France en nombre d’avions immatriculés et la dépasse légèrement en nombre de mouvements d’avions par an1.
Les nombreux pratiquants (de loisirs, sport et tourisme) et professionnels du secteur (voyages d’affaires privés, lutte anti-incendie, secours etc.) cherchent naturellement à préserver leur filière dans un monde décarboné, qu'il s’agisse d’activités de passionnés ou de missions nécessaires auprès de la population. Les avancées technologiques et les projets innovants de la filière ces dernières années témoignent du laboratoire d’essai que peut constituer ce type d’aviation pour la mobilité aérienne régionale de demain, y compris l’aviation commerciale. D’autant que les processus de certification sont souvent plus simples, permettant de mettre en œuvre les évolutions plus rapidement.
Petits prototypes et grandes ambitions
A première vue, on pourrait penser que la problématique se limite à celle de l’avion et de son approvisionnement en énergie et il est vrai que les initiatives et projets qui se dessinent aujourd’hui abordent cet aspect en priorité. Il s’agit des questions autour de l’ensemble du cycle de vie de ces appareils : les projets de production d’avions légers bas carbone, leur certification, leur industrialisation, puis la déconstruction et valorisation de ces aéronefs. Les principales difficultés qui subsistent aujourd’hui autour des aéronefs et des technologies reposent également sur la question de la propulsion électrique, à la fois au décollage et pour l’atteinte d’une vitesse de croisière, des batteries (autonomie, temps de recharge, poids, sécurité, etc.) et de l’utilisation de sources d’énergie durables.
Dans une certaine mesure, ce qui reste embryonnaire aujourd’hui avec des modules de démonstration dans un univers de passionnés où se mêlent de grands groupes comme Safran et des start-ups rappelle les débuts de l’aviation. La problématique n’est plus de savoir faire voler un aéronef mais de le faire voler avec d’autres technologies afin de décarboner l’aviation. On retrouve ainsi des essais et des balbutiements sur de petits avions qui permettront demain d’évoluer vers des avions plus grands, décarbonés et efficaces.
Durant les Green Aero Days, il apparaissait clairement que les avionneurs, producteurs d’énergie, investisseurs, équipementiers et certains aéroports régionaux travaillent ensemble au sein de cet écosystème pour imaginer une mobilité aérienne durable pour demain, avec des enjeux qui vont au-delà de la simple aviation légère et de ses aéronefs.