Que le public s'oppose ou non à l'introduction de péages routiers, force est de constater que le prélèvement d'une redevance routière remonte à très loin. Largement utilisé pour améliorer l'efficacité de l'utilisation des routes, le concept de péage concerne généralement deux types de réseaux routiers : les autoroutes interurbaines non-congestionnées (expansibles) et les réseaux routiers urbains congestionnés (non-expansibles).
L'impact de la congestion routière sur les zones urbaines
Le péage sur les autoroutes interurbaines permet aux prestataires de services routiers de générer des revenus pour financer la construction, l'exploitation et la maintenance des infrastructures routières. Les autorités municipales, quant à elles, font payer les usagers pour réduire l'impact de la congestion routière sur les réseaux urbains, notamment le coût considérable des retards et des incertitudes pour les usagers. Ces retards entraînent des coûts de fonctionnement du véhicule et de surconsommation de carburant, ainsi que d'allongement de la durée des trajets. Selon l'INRIX, aux USA la congestion routière dans et autour des zones urbaines a coûté à chaque conducteur 394 US$ en 2020 contre 1 374 US$ en 2019 (au Royaume-Uni, le coût par conducteur était de 291 £ en 2020 et de 904 £ en 2019).
La congestion routière a également un impact considérable sur l'environnement. La plupart des véhicules émettent des gaz à effet de serre (CO2) dans l'atmosphère et contribuent au changement climatique. La pollution atmosphérique due aux oxydes d'azote (NOx) et aux particules pose également un sérieux problème dans les zones urbaines. L'ONU a déclaré que la pollution de l'air était responsable d'un très grand nombre de maladies et de décès et que les niveaux de pollution de nombreuses mégalopoles étaient parmi les plus élevés au monde. En 2020, la mauvaise qualité de l'air a causé près de 160 000 décès dans les cinq plus grandes villes du monde. Malheureusement, les usagers de la route ont largement contribué aux émissions de NOx et de particules. Les véhicules diesel sont responsables d'émissions particulièrement élevées de NO2 et de particules.
Si le nombre de trajets, les émissions et la pollution de l'air ont temporairement baissé à l'échelle mondiale en 2020 en raison de la pandémie, plusieurs rapports prévoient un retour de la congestion routière, des émissions et de la pollution de l'air aux niveaux pré-pandémie dans un avenir proche, et leur dépassement à long terme si aucune mesure n'est prise. En outre, les études révèlent que les zones les plus exposées aux substances polluantes sont susceptibles de présenter un taux plus élevé de décès dus à la COVID-19.
Mise en œuvre de systèmes de péages routiers
Pour lutter contre les embouteillages et la pollution et assurer une utilisation efficace des réseaux routiers, les autorités municipales ont le choix de plusieurs outils politiques. Elles peuvent par exemple limiter l'accès des zones congestionnées en mettant en place des interdictions, en incitant au covoiturage et à la micro-mobilité, ou en dissuadant les conducteurs d'utiliser les routes les plus fréquentées à travers l'institution d'un péage à certaines heures de la journée. Les péages routiers sont souvent considérés comme étant les outils de gestion de la demande de trafic les plus efficaces pour limiter la congestion routière et réduire les émissions et la pollution, comme l'ont prouvé les initiatives mises en place à Singapour, Londres, Stockholm, Göteborg et Milan.
Des données empiriques collectées dans ces villes montrent que la demande en déplacements a été significativement impactée après l'introduction de zones de péage ; plus spécifiquement, le volume de trafic a baissé de 45 % à Singapour, 30 % à Londres, 28 % à Stockholm, 10 % à Göteborg et 16 % à Milan.
D'autre part, des progrès ont été réalisés dans plusieurs villes du Royaume-Uni, notamment Bath, Birmingham et Manchester, pour améliorer la qualité de l'air grâce à l'introduction de « zones d'air pur » (clean air zones). En 2020, un rapport environnemental du comité consultatif allemand a proposé de mettre en œuvre un péage basé sur la distance dans les villes et sur toutes les routes, et le gouvernement fédéral suisse a publié un projet de loi à des fins d'examen en avril 2021, destiné à permettre aux villes et aux collectivités d'introduire un péage pour les usagers de la route (projets pilotes de tarification de la mobilité) afin d'influencer la demande en déplacements sur les 10 prochaines années.
Bien que les objectifs des politiques de péages routiers varient, tous les cas concrets ont un élément commun : ils permettent de réduire considérablement la demande en déplacements et de générer des revenus destinés à financer les investissements d'infrastructures en matière de transports en commun ou de mobilité partagée, lesquels se sont souvent avérés non rentables. En dépit des avantages présentés par les programmes de péages, l'acceptation d'un péage routier est généralement faible, comme à Göteborg où, après l'introduction d'un péage urbain, cinquante-sept pour cent des répondants avaient voté contre lors d'un référendum en 2014. Cependant, le choix de poursuivre le programme de péage s'explique par le cofinancement de vastes programmes d'infrastructures dans et autour de la ville.
L'idée d'appliquer un péage routier semble relativement simple. Concrètement, la planification d'un tel programme s'avère complexe. Par conséquent, les autorités publiques doivent tenir compte de plusieurs facteurs lors de la mise en œuvre d'un système de péage, à savoir : « type de péage », « type de véhicule », « implantation du péage », « période de péage » et « type de technologie ».
Les systèmes de péages routiers modernes sont conçus pour appliquer plusieurs types de péages (basés sur les points d'entrée, sur des zones, sur la distance) et pour tenir compte de plusieurs catégories de véhicules, divers types de routes et divers moments de la journée. Les systèmes de péages routiers de nouvelle génération sont basés sur une architecture modulaire, évolutive pour pouvoir traiter de gros volumes, et flexible pour répondre à diverses exigences, tout en assurant la protection des données à caractère personnel.
La technologie vidéo joue un rôle de plus en plus important vis-à-vis du trafic routier, et a été déployée sur divers systèmes de péage, de gestion du trafic, d'application de la réglementation routière, de gestion des parkings et de contrôle d'accès. Le vidéo-péage se base sur une technologie extrêmement efficace de lecture automatique de plaque et est utilisé par les autorités chargées de la circulation routière et les concessionnaires d'autoroutes pour générer des revenus, gérer la demande en déplacements, réclamer les paiements non acquittés, et améliorer l'exploitation du système.
Fort de plus de 20 ans d'expérience en matière de gestion des péages et du back office, Egis a développé une solution modulaire, résiliente, fiable et conviviale pour mettre en place et faire respecter le vidéo-paiement.