Les soutènements en montagne sont soumis à des conditions exigeantes. Quels sont les défis spécifiques rencontrés dans la réparation de ces ouvrages ?
Les grands soutènements en milieu montagnard sont soumis à plusieurs facteurs dégradants : les conditions climatiques extrêmes, les mouvements de terrain, et l’usure naturelle due à l'âge des infrastructures. La gestion de ces ouvrages demande des solutions techniques adaptées à la géologie locale, souvent complexe, et à des conditions d’accès difficiles. Par ailleurs, pendant la réparation des ces ouvrages, la phase provisoire est parfois plus exigeante par rapport à la résistance des éléments que lorsque la réparation est achevée. C'est un aspect critique qui doit être pris en compte, notamment avec des études spécifiques pour ces phases du chantier. Enfin, un phasage particulier doit être planifié pour assurer la continuité du trafic tout en garantissant la sécurité des usagers et des intervenants. Cependant, un aspect particulièrement critique réside dans la phase provisoire des travaux. Pendant cette phase, la stabilité de l'ouvrage peut être mise à rude épreuve, notamment lorsque l’infrastructure doit rester fonctionnelle et sécurisée. Nous devons alors assurer un soutien temporaire fiable pour éviter tout risque d’accident.
Vue du viaduc du Charmaix en cours de renforcement
Prenons l’exemple du viaduc du Charmaix, sur la route d’accès au tunnel du Fréjus. Ce viaduc, construit en 1976 sur un versant instable, a nécessité un renforcement pour répondre aux mouvements du terrain. Nous avons utilisé des techniques telles que les murs cloués, les fondations semi-profondes et le traitement des sols par jet-grouting. Ce projet, réalisé entre 2016 et 2019, a permis de créer un viaduc « dérivant » capable de s’adapter aux déplacements du sol, avec une durée de vie prévue de 100 ans.