L’Europe a de nouveau connu une vague de chaleur extrême cet été. Des records absolus de température ont été battus en Angleterre et en Écosse, et des niveaux particulièrement hauts ont été relevés dans le reste du Vieux-Continent, et notamment au Danemark, en Suède, en Allemagne, en France et dans la péninsule ibérique. Ces canicules, de plus en plus fréquentes, font partie des événements climatiques extrêmes amenés à se multiplier au cours des prochaines années (avec les épisodes d’inondations, de tempêtes, de gel tardif, de grêle…) et contre lesquels il est d’ores et déjà impératif de lutter.
Ces vagues de chaleur ont aussi pour effet de mettre en lumière l’ampleur des progrès à réaliser en matière d’efficience énergétique, notamment dans les régions moins habituées à de tels niveaux de température. Pour de tels épisodes, le premier réflexe est souvent la climatisation. Pourtant, cette solution présente le double inconvénient d’être particulièrement énergivore (la climatisation est responsable de 5% des émissions de CO2 du secteur du bâtiment) et de rejeter l’air chaud dans la ville, aggravant ainsi à long-terme un problème qu’elle contribue à résoudre à court-terme.
On estime que l'efficience énergétique contribuerait à 37% de l’effort nécessaire pour décarboner l’économie mondiale d’ici 2050. L’urgence aujourd’hui est donc de rénover les bâtiments et infrastructures les plus gourmands en énergie (les fameuses « passoires thermiques »), en été comme en hiver. Il s’agit déjà d’un sujet bien identifié pour l’hiver ; ces passoires thermiques se repèrent d’ailleurs facilement dans la rue les jours de neige, lorsque le chauffage fait fondre la neige sur le toit des maisons les plus mal isolées.
Un logement qui retient mieux la chaleur (ou la fraîcheur), c’est moins d’énergie utilisée, et donc moins de pollution atmosphérique et d’émissions de gaz à effet de serre. C’est également un enjeu de souveraineté, alors que la réduction de la consommation énergétique en Europe et de la dépendance à certaines sources, notamment au gaz russe, est au cœur du contexte géopolitique. Enfin, c’est une question de pouvoir d’achat pour les ménages, qui font face à la hausse des prix de l’énergie. Des solutions existent et, en France, de nombreux dispositifs ont été créés pour inciter les individus à rénover leur logement, avec notamment des aides et des réductions d’impôts pour les travaux permettant de générer des économies d’énergie.
La réglementation environnementale RE2020 fixe les objectifs en matière d’amélioration de la performance énergétique dans le secteur de la construction, avec la poursuite de la baisse de la consommation des bâtiments, la diminution de l’impact des bâtiments sur le climat et la volonté de permettre aux occupants de vivre dans un lieu de vie et de travail adapté aux conditions climatiques futures, en été comme en hiver. Cette réglementation repose sur une transformation progressive des techniques de construction, des filières industrielles et des solutions énergétiques.
Pour Egis, cela signifie par exemple accélérer les efforts de conception bioclimatique, en développant la capacité de canaliser les énergies, telles que le vent, qui entourent les bâtiments et de les utiliser comme une ressource naturelle et gratuite pour améliorer le confort urbain, générer une ventilation naturelle ou même produire de l’énergie. Ce sont ces principes qui ont guidé la rénovation de la tour Montparnasse, à Paris.
Egis met également à disposition ses compétences en matière de modélisation thermique, de traitement des données, de conseil technique et de suivi de la performance pour permettre à ses clients de garantir la consommation énergétique dans la durée. Grâce au jumeau numérique, il est désormais possible de traiter et d’analyser la performance du bâtiment facilement et rapidement. C’est ce que nous avons fait lors de la rénovation du lycée Bréquigny, le plus grand lycée de Bretagne, avec l’installation d’un système de gestion énergétique qui collecte et traite les données pertinentes ; l’établissement peut ainsi optimiser sa consommation en énergie à long terme.
Au-delà de la rénovation des bâtiments, ce sont désormais tous nos projets, sans exception, qui doivent être éco-conçus. Y compris lorsque nos clients ne nous le demandent pas ! C’est ainsi, et seulement ainsi, que nous pourrons espérer relever les défis du changement climatique : parvenir à vivre dans un monde où les événements extrêmes seront de plus en plus fréquents, mais surtout agir pour limiter – voire même inverser – ce changement.