L’hôpital doit s’adapter aux progrès médicaux et technologiques, aux nouvelles organisations et prises en charges, à l’évolution de sa population et de ses pathologies, aux incertitudes et évènements indésirables.
Pour cela, la structure du bâtiment comme les installations techniques ne doivent pas constituer une contrainte et un obstacle la mutabilité des espaces, la reconfiguration des intérieurs, la création de potentiels.
C’est avec cette priorité et en conscience de la difficulté pour les établissements de santé d’exploiter et de maintenir des installations toujours plus complexes, qu’Egis s’est rapidement orienté dans une ingénierie hospitalière simple, pragmatique et … « low tech ».
Le « low tech » mise d’abord sur un juste dimensionnement des besoins, sur un apport ciblé, puis sur des techniques éprouvées, des équipements faciles à entretenir, des matériaux locaux et des processus de construction écologiques. Cette approche permet de réduire les coûts initiaux et d’exploitation par la suite, tout en améliorant l’efficacité énergétique des bâtiments. Elle favorise l'innovation locale et l'adaptabilité aux contraintes locales tout en évitant la surenchère technique et technologique.
En adoptant le "low tech", les établissements hospitaliers peuvent non seulement diminuer leur empreinte écologique, mais aussi créer des environnements plus sains et confortables pour les patients et le personnel. C'est une démarche gagnant-gagnant qui allie performance économique et responsabilité environnementale.
Le nouveau bâtiment de chirurgie du CHU de Reims, d’environ 58 000 m², regroupe l’ensemble des activités de chirurgies du site autour d’un plateau technique d’envergure qui nous a permis de mettre en application nos préceptes.
Un projet de ce type nécessite un volume considérable de transferts aérauliques - de plus de 500 000 m3/h - et qui va devoir circuler par 4 réseaux différents (air neuf / air soufflé / air repris / air rejeté). Cela induit une multitude de gaines de distribution aéraulique (avec des sections importantes) qui vont traverser le bâtiment de toute part et pénaliser d’autant les espaces utiles verticaux et horizontaux.
La première tâche entreprise par Egis a été d’optimiser au maximum ces transferts aérauliques. Ainsi, les exigences du programme, les caractéristiques de chaque local, leurs conditions d’usage et la géométrie de l’enveloppe ont été modélisées via un concept exclusif de Maquette Numérique Thermique (MNT) dès les premières études.
Cette méthode nous permet de réaliser un dimensionnement précis et au plus près des besoins réels des installations de génie climatique, mais également d’atteindre une conception optimisée en termes de maîtrise de l’énergie et d’empreinte environnementale.
Le second objectif recherché a été de minimiser l’impact des gaines sur les espaces dédiés aux patients et au professionnels et dans les plénums techniques aux fins de ménager des volumes disponibles pour le futur. De manière systématique, nous avons rapproché au plus près les installations de traitement d’air des locaux ou groupe de locaux les plus consommateurs. Ainsi, l’air traité n’a plus à circuler dans le bâtiment car il est produit directement où l’on en a besoin.