Prévenir les collisions en vol malgré l’augmentation du trafic et l’introduction de nouveaux utilisateurs de l’espace aérien, tels que les drones.
Les collisions en vol existent depuis les débuts de l’aviation. Les enquêtes menées à la suite de chaque collision ont incité la R&D à proposer ou à améliorer des systèmes et des procédures qui renforcent la sécurité aérienne. Après plusieurs décennies de recherche et de développement aux États-Unis, un premier système anticollision embarqué (ACAS) a été installé sur certains avions de ligne au début des années 1990.
Puis, en 2002, une collision en vol s’est produite au-dessus d’Überlingen (Allemagne) entre un avion commercial et un avion-cargo, tous deux équipés d’un ACAS. Les 69 passagers et membres d’équipage ont tous péri. L’enquête qui en a résulté a identifié, parmi les principales causes, des ambiguïtés dans les procédures opérationnelles de l’ACAS pour les pilotes et une limitation de la version de l’ACAS concernée. Elle a déclenché des recherches et des améliorations sur tous ces fronts, coordonnées en Europe par EUROCAE et EUROCONTROL et impliquant des parties prenantes telles que les fournisseurs de systèmes, les prestataires de services de navigation aérienne, les compagnies aériennes, les pilotes, les régulateurs, etc.
Cet événement tragique illustre l’étendue et la complexité de l’ACAS, qui nécessitent des études non seulement sur les systèmes eux-mêmes, mais aussi sur leur environnement opérationnel, leurs procédures, leur formation et leur utilisation.
Aujourd’hui, la présence de drones dans l’espace aérien où évoluent les aéronefs crée de nouvelles situations susceptibles de conduire à des rapprochements excessifs, voire à des collisions en vol. Les performances et les caractéristiques des drones sont différentes de celles des avions, il n’est donc pas possible de les équiper du même ACAS. Ce constat a mené à l’élaboration d’un nouvel ACAS, dédié aux drones.
Un principe clé de tous les systèmes ACAS est qu’ils doivent être aussi indépendants que possible des autres équipements de l’avion pour le déclenchement des alertes. Néanmoins, il est possible que certaines fonctions avancées de l’aéronef améliorent les performances de l’ACAS par le biais d’une connexion au pilote automatique, sans affecter l’ACAS lui-même.
L’ACAS est aujourd’hui intégré dans les opérations aériennes. Ainsi, chaque fois qu’une nouvelle opération est conçue, sa compatibilité avec l’ACAS doit être évaluée et validée. Dans la mesure où tous les acteurs du secteur cherchent à améliorer l’efficacité des vols et la capacité de l’espace aérien, les changements opérationnels sont inévitables. L’expertise en matière d’ACAS est aussi importante aujourd’hui qu’elle l’était il y a 27 ans, lorsque Egis a commencé à travailler sur ce sujet.