Les projets exemplaires
Ces projets, toujours plus importants, participent à l’expérimentation et à la structuration des nouvelles filières d’énergies propres. Le projet GRHYD dans les Hauts de France (Gestion des Réseaux par l’injection d’Hydrogène pour Décarboner les énergies) d’Engie, en association avec 10 autres partenaires, vise à générer, puis à injecter de l’hydrogène dans le réseau de gaz de logements et d'établissements publics. Ce qui substitue jusqu'à 20% du gaz consommé sur le réseau.
Les potentiels locaux sont ailleurs particulièrement nombreux, du fait de la disponibilité des ressources naturelles (eau, soleil, vent…), ainsi que de l'existence de nombreux acteurs locaux susceptibles d’avoir un intérêt pour la production ou l’utilisation des nouveaux combustibles. Ces écosystèmes locaux ont été identifiés par les pouvoirs locaux, se traduisant par de nombreux plans de structuration de filières énergie et transport, à commencer par l’hydrogène mais aussi le bio GNV.
Les régions Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie ont par exemple développé d’ambitieux plans hydrogène visant à fédérer et stimuler les acteurs tant producteurs qu’utilisateurs locaux. La région Bretagne compte ainsi s’appuyer sur ses importantes ressources en eau ainsi que sur l’importance du secteur nautique pour développer la production locale et l’utilisation de l'hydrogène pour les navires.
La région Occitanie souhaite elle développer son potentiel de production en misant sur ses ressources naturelles abondantes (eau et soleil) ainsi que de ses activités économiques particulièrement propices au développement de l’hydrogène. Débloquant 150 millions d’euros sur 10 ans, le plan “hydrogène vert” vise à encourager la production, la distribution et les usages de cette énergie produite de manière durable. Les ports de la Région bénéficient ainsi d’investissements visant à développer des solutions « d’hydrogène à quai ». D’autres investissements visent à créer une usine de production d’hydrogène servant à alimenter un réseau de distribution le long de l’Autoroute A9. Des solutions de stockage de l’énergie produite en mer par le futur parc éolien flottant Eolmed sont également étudiées. La Région Occitanie met également en avant la métropole toulousaine pour ses pôles de recherches et de production aéronautique avec comme objectif clé, le développement de l’avion vert. Pour y parvenir, le CNRS, l’université de Toulouse, Safran, Airbus et d’autres entreprises et laboratoires s’associent au sein du Technocampus Hydrogène qui devrait voir le jour en 2023.
L’Occitanie, la Bourgogne-Franche-Comté et la région Auvergne-Rhône-Alpes expérimenteront également les premiers trains à hydrogène sur le sol français. Dans la lignée de l’Allemagne qui a financé le développement du train à hydrogène sous technologie Alstom et qui a déjà commandé 80 exemplaires du Coradia Lint. Les régions françaises participent à hauteur des deux tiers à l’achat de nouveaux trains régionaux à hydrogène avec pour ambition l’expérimentation de cette technologie sur les lignes non (ou plus) électrifiées. L’ambition de la SNCF de se passer du gasoil à horizon 2035 est accompagnée par l’effort financier de régions qui souhaitent profiter de ce saut technologique pour développer des filières locales. La région AuRA souhaite ainsi développer ce secteur, car 80% des technologies nécessaires à son développement sont déjà présentes sur le territoire, notamment dans le couloir de la chimie lyonnais.
La région AuRA s’implique dans le développement de la filière hydrogène locale en s’appuyant sur des acteurs internationaux, des startups. Elle a créé comme indiqué plus haut, en partenariat avec Engie, Michelin, la Banque des Territoires et le Crédit Agricole, la société Hympulsion. Le projet est soutenu par l’ADEME et par une subvention européenne. Hympulsion sera, à terme, le premier opérateur de stations de distribution d’hydrogène sur le territoire.