Une solution qui concilie séquestration carbone, gains d’exploitation et objectifs ESG
La solution Soil.is développée par Egis repose sur le principe de la séquestration naturelle du carbone, un processus par lequel le CO2 est absorbé de l’atmosphère et stocké dans le sol et la végétation grâce à la photosynthèse des plantes. Il s’agit d’une solution fondée sur la nature qui restaure également la biodiversité.
Dans le cadre de projets aéroportuaires, Egis réalise d’abord une évaluation du stock de carbone de la plateforme et du potentiel de stockage supplémentaire. Il s’agit d’un véritable audit des actifs fonciers en utilisant la télédétection, l’intelligence artificielle et des techniques d’échantillonnage. Sur la base de cette analyse, Egis propose ensuite à ses clients une stratégie d’absorption du carbone adaptée à la nature et à la quantité de terres disponibles sur l’emprise de l’aéroport. Cette stratégie est adaptée aux besoins et aux objectifs du client. La mise en œuvre est suivie de contrôles, de démarches de déclaration, puis de certification.
Soil.is a été mis en œuvre en 2022 à l’aéroport d’Abidjan. Des études détaillées du projet ont d’abord été menées auprès des différentes parties prenantes ainsi que des ateliers de concertation. Un chiffrage du projet a été élaboré, conduisant ensuite à la conception quasi-définitive du projet.
AERIA a choisi un projet visant à mettre en œuvre des solutions favorables à l’environnement local, ainsi que pour les populations riveraines.
Quatre grands axes ont été délimités et sont toujours en cours :
- La création d’une ceinture maraîchère et agro-forestière ;
- La restauration d’une mangrove sur le site même de l’aéroport ;
- Un projet d’économie circulaire, reposant sur la production de compost à partir de biodéchets issus à la fois de l’aéroport et de sites agricoles ;
- La re-végétalisation des bords de piste (maintenance verte).
En 2023, Egis a organisé une consultation d’entreprises, aboutissant à la sélection d’un consortium d’entreprises locales pour réaliser les travaux associés à ces projets. Des projets pilotes de plantation et d’installation de maraîchers ont été initiés.
En 2024, les quatre activités identifiées se poursuivent. Les plantations sont en cours au niveau de la ceinture maraîchère. Des essences d’arbres et de haies sélectionnées avec les maraîchers tels que le moringa, le neem, le corossolier, le vétiver ou le korsaflan sont installées sur le pourtour des zones et entre les parcelles des maraîchers.
Les travaux du projet de restauration de la mangrove ont démarré, en partenariat avec l’Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa, spécialisée dans des cursus liés au développement durable. Des pépinières sont mises en place sur site, permettant la multiplication des propagules de palétuviers qui seront repiquées dans la lagune.
Le projet d’économie circulaire repose principalement sur la collecte d’effluents d’élevage, des biodéchets du catering, de cuisine dans les hôtels et restaurants et des déchets verts de la plateforme aéroportuaire. 900 tonnes sont ainsi collectées dans l’année et transformées en compost pour amender les activités maraîchères et les sols de l’aéroport.
Concernant la re-végétalisation des bords de piste, plusieurs zones pilotes ont été créées, avec des plantations réalisées en 2023 de différentes essences dans différentes natures de sol. Des prélèvements effectués en 2024 et leurs analyses en laboratoire permettront de mesurer la capacité de séquestration carbone des sols, en fonction de modalités basées sur l’ajout ou non de compost ou de biochar, un charbon d’origine végétale utilisé comme amendement. Les visites terrain menées fin 2024 donnent déjà des résultats visuels marqués, notamment pour l’utilisation de compost, favorisant une densification du couvert végétal.
Les bénéfices du projet vont au-delà des activités de séquestration carbone. Il permet d’atteindre de multiples objectifs, réalisant également les ambitions de responsabilité sociétale (RSE) d’AERIA et ses critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) :
- Financiers : une fois l’absorption du carbone quantifiée et certifiée, elle permettra à l’aéroport de réduire ses achats de crédits carbone sur le marché de la compensation volontaire. La solution Soil.is doit permettre d’atteindre plus de 35% de compensation des émissions des scopes 1 et 2.
- Gains d’exploitation : la solution mise en œuvre permet une meilleure résistance des sols à l’érosion et aux phénomènes climatiques intenses, ainsi que des économies de maintenance. Cette résistance évite des travaux de remblai sur les bords de piste. Le fauchage se trouve réduit grâce aux essences de plantes sélectionnées à faible croissance verticale, notamment celles déployées autour de la signalisation de bord de piste et des voies de circulation. Cette solution permettra de renforcer la sécurité en réduisant la présence du personnel de maintenance sur l’aire de manœuvre.
- Environnementaux : les essences d’arbres et de plantes sont choisies en concertation avec les maraîchers pour leur capacité à fertiliser et enrichir les sols, permettant de réduire l’utilisation d’intrants chimiques (pesticides et engrais) et limitant l’érosion des sols. Les effluents d’élevage collectés évitent un rejet dans la lagune ou leur combustion sur place. Ils fournissent également de la matière organique aux maraîchers pour la production de compost.
- Sociétaux : des impacts sociaux-économiques notables sont attendus avec le projet Soil.is. Plus de 200 maraîchers sont intégrés au projet, sous forme d’association, avec des retombées pour leur foyer. Au total ce sont plus de 1 000 personnes qui bénéficient du projet et de son impact. Les choix sont toujours élaborés en concertation avec ces populations et les solutions coconstruites avec elles, dans l’intérêt général. Les riverains peuvent retirer des bénéfices économiques (plantation de productions fruitières) et de santé (propriétés médicinales des essences choisies) ainsi que la mise en place l’apiculture qui est une AGR (activité génératrice de revenue).